Ou comment je vois la vision qu’a la Biodanza de notre vitalité -à travers des lunettes ludiques 🙂
Je m’appelle Annibal et je suis vital.
Tout petit déjà, dans mon petit lit, j’avais la bougeotte.
Heureusement, mes parents sympas me laissaient bouger, remuer, gigoter, m’agiter en tous sens comme un petit diable. Il serait plus juste de dire : comme un petit dieu, car le mouvement est bien la manifestation primordiale de la vie, cette force mystérieuse qui fait pulser notre sang et danser nos cellules.
D’ailleurs, parlons-en de ces fonctions vitales de l’humain dont je m’estime l’heureux dépositaire et que j’incarne de façon optimale car je suis, pour rappel, Annibal le Vital.
Je suis de façon permanente en relation adéquate avec mon milieu.
Je perçois par mes sens, me déplace, réfléchis, analyse, me souviens, lutte pour me protéger, et j’en passe et des meilleures.
J’offre à mon corps, bien taillé, bien bâti, le meilleur combustible dont il tire grand parti : des fruits et légumes en pagaille, de la viande pour mes muscles, de la graisse végétale, peu de sucre et de sel, beaucoup d’eau (mais peu pour la vaisselle !). Je ne
mange ni trop, ni trop peu, et me laisse guider dans le choix de mes repas par mon nez et le plaisir de mes papilles.
Sachez, gentes dames, que la bonne chère n’est pas le seul plaisir dont la vie me pourvoit ― loin de là ! De jolies fesses bien dodues et des seins rebondis font le secret de mes nuits bien remplies. J’aime la vie et l’amour, que diable, et jamais n’en rougis. Je mets ma semence au service de la vie, et de la perpétuation de notre belle espèce. A propos, me
laisserez-vous votre adresse ?
Comment, me direz-vous, mener de front ces existences bien remplies, de jour comme de nuit ?
Grâce à un organisme parfaitement réglé. Comme du papier à musique, mon corps absorbe, digère, élimine, mon cœur bat et fait pulser mon sang qu’oxygènent mes poumons parfaitement entraînés par 45 minutes de jogging quotidien, j’ai les nerfs vifs
et alertes, les glandes travailleuses et loyales, les muscles déliés, les articulations souples, et, notez-le bien mesdames, mon appareil génital n’a rien à envier aux plus beaux spécimens mâles de la race bovine qui règnent sur vos prés !
Des preuves, entends-je, vous désirez des preuves de ma vitalité ?
Les voici donc !
Je suis un grand sportif, déployant une puissance à l’effort et une résistance à la fatigue inégalées. Je sais doser mes efforts et récupérer quand il le faut. Tel est le secret de mon endurance. Seul ou galamment accompagné, le secret de ma vitalité est
toujours celui-là : je suis vite alité ! Les dames au lit desquels j’ai batifolé vous diront toutes que mon aptitude à l’effort ne fut jamais, en aucun cas, source de déception…
J’aime bouger, mais pas n’importe comment !
Mes mouvements sont toniques, mes muscles puissants et déliés, capables de se détendre comme de se contracter, ma posture est ferme sans être rigide, je suis capable de force dans la fluidité.
Quiconque me regarde bouger verra en moi la détermination, la combativité.
Gare à ceux qui me barrent la route et entravent mon cheminement : je les écarte avec la force placide mais redoutable de l’éléphant qui protège ses petits.
Mes articulations sont souples, et mes réflexes rapides. Je suis l’agilité en personne.
L’énergie dont le ciel m’a doté, je la déploie à bon escient : je marche, cours, saute, voltige, mettant cette puissance et cet élan vital au service de la vie.
Derrière ces prouesses d’effort et de mobilité se cache un système nerveux plus stable que les contreforts de l’Himalaya et plus flexible que les lianes d’Amazonie. Telles les deux moitiés du Tao, mon sympathique et mon parasympathique s’équilibrent et
s’harmonisent le plus naturellement du monde. Le repos me prépare à l’action et l’action appelle en elle la graine du repos qui régénère tout mouvement.
Mon corps est le maître absolu de l’autorégulation parfaite : température , pression artérielle, respiration, tout s’accorde au rythme de mes dépenses et aux nécessités externes. Mon organisme danse en harmonie avec les besoins de la vie, qui est avant tout pulsation.
Que dire alors de la puissance de mes instincts ?
Je ne suis ni leur esclave, ni leur maître. Ils exaltent la vie, la servent et lui sont entièrement dévoués. Quant à moi, je leur permets de s’exprimer dans toute leur grandeur, car ils manifestent le sacré de ce miracle perpétuel qu’est la Vie. Gare à ceux
qui tenteraient d’aliéner ou de pervertir ces forces brutes de l’animal qu’est Annibal !
Quand j’ai faim, je mange. Quand j’ai soif, je bois. Quand j’ai assez bu et mangé, je m’arrête. J’attire, séduis, conquiers les femmes puis je leur fais l’amour. Face au danger, je lutte ou fuis. Quand l’un et l’autre sont impossibles, je m’immobilise. J’alterne une vie bien réglée et des moments de variation, de nouveauté. Souvent j’explore et pars à l’aventure, mais je sais aussi défendre mon territoire et protéger le nid que j’ai construit pour ma famille. Quand le climat devient hostile, je migre.
Quand j’ai trouvé l’endroit propice, je me pose et m’installe avec les miens dans une nouvelle sécurité. Je suis loyal à ma tribu, je partage ses rites et ses jeux, mais je sais m’isoler quand il faut.
Je protège les miens, berce leurs rêves et leurs détresses, et recherche ardemment la paix et l’harmonie.
Moi, Annibal le Vital, je fais confiance à la nature, à ma nature.
Prenez mon alimentation par exemple : elle est l’art de nourrir ma nature avec les fruits les plus exquis de Mère Nature, végétaux, animaux, minéraux. En la matière, le plaisir du palais est mon guide, et non les doctes idées au sujet de ce qu’il est bon ou mauvais de manger.
Vous l’avez tous compris : je suis en superbe santé. Mais ma vitalité va plus loin que cela : mon impulsion vitale, celle qui me propulse, me donne l’énergie nécessaire pour affronter l’existence, s’exprime à toute heure à travers le mouvement, le jeu, l’activité, la lutte et le repos. Mes émotions les plus fréquentes procèdent directement de cette abondance d’énergie : ce sont la joie, l’enthousiasme, l’impétuosité, la colère et la peur.
Tel que vous me voyez, debout, rieur et rayonnant, je dis un grand « oui » à la vie, quoi qu’elle m’apporte. Je vis ma propre existence à 100%. Tel est le sens premier de l’enthousiasme : j’exprime la vie qui pulse en moi. Cette vie est sacrée et certains
l’appellent Dieu.
Voilà pourquoi je remercie chaque matin et chaque soir la Vie qui m’anime et me porte, la Vie que je porte plus avant et plus loin lorsque je m’anime.
En vérité, je vous le dis, moi, Annibal le Vital, je connais la plénitude de vivre.
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